Paris l'instant
J'ai trouvé ce billet sur un blog... ça ne me concerne pas mais ça me crache à la gueule...
(Galerie d'Art, special thanks à un artiste que j'adore auxquel j'ai piqué la célébre bouille de Mr.A, André)
" Tu ne sais pas vraiment toi-même contre qui s'arme ta colère. Mais il est vrai tu as toujours eu le démarrage facile. Voire instantané. Ce qui te fais donc hurler de rire à t'en rouler au sol chaque fois qu'une bonne âme te qualifie de posée. Petite tu t'es farcie, il n'existe pas d'autre mot, farcie donc la totalité de la bibliothèque de la Comtesse de Ségur, Sophie et ses malheurs, l'âne cadichon et autres niaiseries. Tu en as gardé le sentiment diffus que quitter un proche en colère pourrait être le dernier contact avec celui-ci s’il lui arrivait quelque chose. Or tes colères n'ont d'égale que ton aptitude à garder rancune par instants.
Tu t'es démontée pierre par pierre plusieurs fois, à chaque fois tu as trouvé des pièces en trop après remontage, à chaque fois tu as jeté les pièces. Sans jamais être certaine de bien avoir gardé les bonnes d'ailleurs. Et ta colère est toujours présente en toi. Tu peux bien montrer une façade plus lisse, plus sereine, il n'empêche. Toi et moi le savons bien. C'est encore là. Çà.
A force de jouer au lego avec toi, de dés-imbriquer tes émotions et tes pensées tu ne sais plus très bien dans quel sens pouvait bien se monter l'original, ni même s'il reste quoi que ce soit d'original en toi. Pire. Tu ne veux pas savoir. Souvent. Peur de découvrir des plans de montage pas très glorieux. Toutes les pièces ne sont pas exemptes de failles. Certaines tiennent avec des bouts de ficelles.
Tu ne sais pas parler de toi. Normal "toi", tu ignores ce que c'est vraiment. En fait.
Les questions sont une agression, une percée dans le blindage des lignes de défenses, donc tôt ou tard tu lâches les chiens. S'il ne dépendait que de toi...les mots resteraient sur un écran. Là où la touche erase est si pratique, là où nul ne te pousse dans des retranchements que tu verbalise en montant le son.
Parler de toi. Communiquer.
Tu ne sais pas faire. Écouter d'accord mais pas parler.
Tu ne sais pas faire. Tu ne veux pas faire. La plupart des personnes, tu t'en fous. Elles peuvent bien te prendre comme tu dis être. Elles ont le choix.
La plupart. Mais pas toutes. Quelques unes t'importent. Et celles là même qui t'aiment et que tu aime, pour qui tu te couperait le coeur en gardant le sourire, celles là te demandent ce que tu refuse a tous.
Oui mais celles là tu les aime justement. Alors tu en crèves de ne pas savoir leur donner ce que tout savent offrir. Tu en crèves, d'amour et de trouille. De les perdre. Encore et encore.
Et plus tu crèves de trouille moins ta voix coopère. C'est un cerveau en fromage blanc qui leur répond. Le coeur en marmelade. De quoi faire un dessert acceptable sûrement, mais certainement pas un délice des sens. Alors tu te morigènes jusqu'à en perdre le sens même des mots. Ils ne sont plus que lettres, signes inconnus vides d'essence.
Ta langue bégaie contre tes dents et ton sang fuit au coeur des organes les plus retranchés.
Tu restes comme une conne. Avec tout ce que tu aimerai dire, et qui ne sort pas.
Tu te dis qu'un jour il sera trop tard.
Tu te demandes à combien tu en es. De sursis.
Parce que tu vis en sursis. Tu le sais."
Rien à dire de plus sinon que Gloups... Putain fais chier.